Discussion avec Laetitia

> La section sécurité.

Julian revenait de la section sécurité où il avait surpris Isabelle et Willow en train de s'accaparer le matériel de surveillance. Voulant mettre les points sur les i, il leur avait fait comprendre qu'il n'acceptait pas ce genre d'initiatives sans en être informé. Seulement, ses menaces s'écoulèrent lorsqu'il apprit que Laetitia avait donné son feu vert. C'est pourquoi, il l'avait demandé dans son bureau pour avoir quelques explications. S'il voulait vraiment effectué un travail efficace, il fallait que leurs décisions aillent dans la même direction.

Le directeur du Conseil avança dans la pièce et se posa devant la cheminée éteinte, regardant l'air vide, le tableau qui était suspendu au dessus.

==> La section sécurité

*J'avais suivit Julian sans dire un mot jusqu'à son bureau. Qu'elle ironie, c'était là que je m'étais rendu compte des sentiments que j'avais pour lui... Et là, ses derniers mots n'auguraient rien de bon. J'entrais à sa suite et refermais la porte derrière moi. Je restais debout sans oser avancer. Je ne savais pas vraiment quoi dire. Je le croyais au courant, j'avais essayé de faire les choses au mieux... Mais comme d'habitude, j'avais pris les mauvaises décisions... Pour une fois que nous étions seuls lui et moi au Conseil, la tension était palpable...*

- Julian... Je... Je voulais bien faire.

Julian était crispé, et pas uniquement à cause des paroles maladroites de Laetitia. Il sentait que le Conseil ;était en train de lui échaper, que finalement, il ne pouvait peut être pas faire grand chose, et ce sentiment d'impuissance lui minait le moral. Sa réaction était exagérée, mais à ce moment précis l'Homme ne s'en rendait pas compte, aveuglé par son amertume.

- Je sais que tu as bien voulu faire mais nous ne pouvons pas comettre ce genre de négligence !

Julian se retourna et lui fit face.

- Enfin Laetitia... Imagine toutes les informations qu'elles peuvent tirer de ces vidéos. Elles peuvent connaitre toutes nos habitudes, nos tactiques... D'autant plus que tu savais qu'Isabelle déteste le Conseil à un tel point qu'elle voudrait qu'il soit détruit...

L'homme ne cessait de la fixer.

- Ce ne sont pas des choses à prendre à la légère.

- Je ne voulais pas qu'elle se balade n'importe où, et surtout pas ici. C'est tout.

Je n'aimais pas sa façon de me regarder. Il avait tant de rancœur dans ses yeux. C'était justement pour qu'elle ne mette pas les pieds dans nos affaires que je l'avais envoyé en section sécurité. Je savais qu'elle n'y trouverai rien d'intéressant... *

- Je te croyais au courant, Isabelle m'avait dit que tu les avais vu. Je...

*Je me sentais bête, c'était le mot... Je n'avais pas plus de justification que ça... Que dire de plus? De toute manière, il voulait une coupable, et l'avait trouvé. Je soupirais...*

Tu m'avais promis, Julian... Tu m'avais promis que le Conseil ne nous séparerait pas...

- Dis ce que tu veux, penses ce que tu veux. De toute manière, on ne sera pas d'accord.

*Il me parlait comme à une débutante. J'étais au conseil depuis de nombreuses années, il n'avait pas à me parer comme ça. Mais que dire? Que faire? Il était le directeur, et si cette nuit j'étais tout pour lui, là je n'étais plus rien...*

Julian cessa de regarder Laetitia, et s'approcha de la fenêtre. Il passa une vingtaine de secondes à regarder l'extérieur sans parler. Un lourd silence s'installa donc dans la pièce. Julian se racla alors la gorge. L'homme savait qu'il avait mal réagi mais pour le moment il était incapable de l'avouer à Laetitia.

- Ecoute. Je sens que le Conseil est en train de m'échapper. J'ai l'impression d'être tellement impuissant... Comment puis-je alors espérer changer les choses, si je ne contrôle plus rien?

Julian lui lança un regard désolé.

- J'ai besoin de faire le point. Seul. Tenter de comprendre dans quelle direction on va.

Il s'installa alors dans son siège, et prit un air pensif.

- Tu ne peux pas tout contrôler à toi seul. C'est tout. Je croyais que tu me faisais confiance, mais visiblement, ça n'est pas le cas.

*J'avançais de quelques pas. Je pensais pouvoir le rassurer, mais il se retourna pour me demander de sortir à demi-mot. J'avais du mal à croire ce que j'entendais. Mais ça avait au moins le mérite d'être clair...*

- Dans la mauvaise apparemment. On dirait que l'Indonésie, ça ne sera pas pour maintenant.

*Je restais plantée là, à attendre une réaction, qui ne viendrait sans doute jamais. Qu'avais-je dans la tête pour croire que tout allait changer? On en revenait au point de départ. Un signe, je voulais juste un signe... Quelque chose qui me permette de dire que ca allait s'arranger... Mais tant qu'il était à cette place, rien ne serait possible entre nous. Son regard dans le vague, comme dans ses pensées, il ne m'écoutait plus. Et je savais ce que ça voulait dire...*

- J'aurais voulu qu'on ne se retrouve jamais sur ce pont.

*Je n'en pensais pas un mot, mais c t tout ce qui m'était venu à l'esprit. Je faisais demi-tour et sortais du bureau avant l'humiliation supplémentaire d'être mise à la porte.*

==> La bibliothèque

Cela faisait maintenant près d'une heure que Julian ne cessait de repenser à la dispute qu'il avait eu avec Laetitia. Réagir si bruquement, ça ne lui ressemblait pas, et l'homme s'en voulait. Etait-ce déjà le Conseil qui commençait à le changer? Non. Il s'était promis de rester tel qu'il était. Pourtant, Julian ne pouvait nier que quelque part, cette grande instance, était en train de manipuler ces sentiments.

Julian, dans un excès de colère, renversa tout ce qui se trouvait sur son bureau. Les piles de dossiers s'écrasèrent sur le sol, puis furent ensevelis sous les nombreux stylos et autre matériel de bureau. Un bruit sourd se fit entendre. L'étage avait dû sûrement entendre l'impact des fournitures et de la paperasse sur le sol. Julian s'en moquait. A l'heure qu'il est, il n'avait plus qu'une idée en tête, se dégager de l'emprise du Conseil et retrouver Laetitia pour s'excuser.

Cependant, l'homme ne pouvait retrouver sa dulcinée dans le bâtiment du Conseil. Trop de mauvaises ondes. Alors il décida de griffoner un mot sur un bout de papier, puis il le tenderait à Laetitia, comme il l'avait fait il y a quelques temps. Julian se pencha sur son bureau, et laissa sa main écrire.

"Chère Laetitia,
Je suis conscient que j'ai très mal réagi aujourd'hui. Mes émotions et mes sentiments sont décuplés de telle sorte que je ne suis même plus maître de mon propre esprit. Je crois que le Conseil était en train de me dévorer à petit feu. Mais peu importe, je crois en mon combat, cette instance va repartir sur de nouvelles bases. Cependant, je ne pourrais pas y arriver sans toi. J'ai besoin de toi. Alors si ce Conseil est voué à nous séparer, quittons le une bonne fois pour toute, et disparaissons.
J'espère pouvoir te revoir très vite pour te présenter mes plus sincères excuses. Tu me trouveras au café de notre première rencontre en fin de soirée.
Ton bien aimé,
Julian"

Julian plia ensuite le bout de papier et le glissa dans sa poche, puis partit en direction de la bibliothèque où il espérait trouver Laetitia.

> La salle d'entrainement.